EXPOSiTiON COLLECTiVE AU CHATEAU D’HAUTERiVE
La première exposition du collectif Matières d’Art programmée à l’été 2017 au château d’Hauterive. Elle est née de l’envie commune avec Marie Caroline d’Hauterive, la propriétaire, de questionner et de sublimer par des œuvres contemporaines, ces lieux patrimoniaux du XVIIe et XVIIIe siècle. L’exposition investi plusieurs de ces dépendances dont la potinière, le four à pain, le cuvage ainsi que les extérieurs plutôt côté cour du domaine.
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LES ARTiSTES iNViTES
JEAN-CHRiSTOPHE DE CLERCQ
« Digne héritier de la calligraphie extrême-orientale et des peintures/écritures automatiques d’Henri Michaux, Jean-Christophe De Clercq pratique un art fascinant de simplicité et de précision. Le sacré et le profane se côtoient dans ces œuvres profondément marquées par la surimposition de forces tendues et de relâchements extrêmes, de vastes respirations et densités intenses. Ces espaces, délimitant territoires et micro-contrées, opposant matité et transparence, sont d’une nature qui exhorte au silence.
Soyons donc silencieux. »
PiERRE DELLA GiUSTiNA
« Brut et baroque : brut, le travail l’est déjà par les matériaux utilisés, et la démarche pour les acquérir : vieux troncs, vieilles branches, objets de tôle. Du récupéré, rien de noble ni de précieux (au regard du système de marchandises). Du composite ; comme le sont les techniques d’assemblage. Brut encore parce que ne s’inscrivant pas dans les courants d’un art contemporain bien canalisé. Baroque, le souci de brouiller, d’agiter ; en multipliant les angles de vue (d’entrée dans les corps), les lignes de circulation dans les volumes créés. Le travail de représentation étant plus axé sur la perception de l’énergie que de la forme. »
pascale durand
« Dessinez sans intentions particulières. Griffonnez machinalement, il apparaît presque toujours sur le papier des visages. Menant une excessive vie faciale, on est aussi dans une perpétuelle fièvre de visages. Dès que je prends un crayon, un pinceau, il m’en vient sur le papier l’un après l’autre dix, vingt… De quels fonds venus ? »
PHiLiPPE iGNACiO
« Après de nombreuses années à travailler le bois neuf ou de récupération j’ai décidé d’utiliser des objets en métal. Qu’ils soient, familiers, industriels ou agricoles, les objets du passé sont ma matière d’œuvre. Une enfance imprégnée d’industrie et de monde rural a fait que les objets que j’utilise sont issus de ces domaines. Je récupère, démonte, nettoie, coupe, soude, perce, assemble ces choses destinées à la fonderie. Mes luminaires sont conçus comme des machines d’un autre monde, d’un autre temps, issus d’un univers « Julesvernien » mais aussi des bandes dessinées de mes plus jeunes années. Un mélange de métal, de lumière et d’histoires évocatrices ».
guy lehmann
« La bicyclette est ma brique élémentaire »… En 1978, Guy Lehmann faisait sa première bicyclette en fil de maillechort, puis quelques mois plus tard en fil de bronze. A l’époque la présence de la barre de cadre signifiait que c’était une bicyclette d’homme et qu’en son absence elle devenait une bicyclette de femme…un objet sexué qui permet de raconter des histoires humaines, des histoires de vies ». Depuis il assemble sa propre matière sculpturale différente de celle constituée d’objets industriels de nos sociétés de consommation si bien utilisée en accumulation, compression et autres façons, par ARMAN et CÉSAR, pour ne citer qu’eux. Mais la bicyclette ? »
CATHERiNE LEPAGE
« Elle peint comme elle cuisine : elle ouvre le frigo et prépare un repas avec ce qu’il y a dedans – bien sûr c’est elle qui l’a rempli, mais sans idée préconçue, selon l’humeur du temps.
Elle peint comme elle s’habille, beaucoup d’essais, de superpositions, de textures, de couleurs, d’accessoires ; la tenue se construit et se reconstruit au fil des associations.
Elle peint comme elle jardine, associant les plantes avec soin pour la qualité graphique des feuillages ou pour l’alternance colorée des floraisons,
Elle peint comme elle vit : sans souffrance. « Je ne suis pas inquiète dans la vie, pourquoi le serais-je dans ma peinture ? »
Elle peint pour faire la vie belle autour d’elle.»
CECiLiEN MALARTRE
« Rien ne lui résiste. Il lui faut de la matière, du répondant. Elle est très présente, son tracé reflète l’énergie d’un corps à corps de tous les instants. Son expression brute donne une impression d’inachevé. Elle est sans concession, volontairement primitive et sans fioriture. Ça passe ou ça casse. Dans le même temps, sa sensualité transpire dans tous ses sujets, sa pugnacité accompagne chaque étape de l’œuvre jusqu’à une précision et une méticulosité déstabilisantes. Sa douceur se révèle dans la performance technique qui fait l’objet terminé. »
VALENTiN MALARTRE
« A chaque fois que je mets le nez dans une poubelle, je ne peux m’empêcher d’en ressortir de magnifiques trésors abandonnés, je me dis que ces choses ont encore des choses à dire dans le monde des objets. De ces accumulations compulsives de matériaux hétéroclites que je mêle triture et assemble je tâche de construire des machins choses et autres bidules trucs chouettes.
Ces sculptures révèlent le labeur et l’imprécision de mes savoir-faire, ce qui m’amuse c’est justement que ce soit amusant. »
FREDERiC NOLLEAU
« Sur la toile marouflée, des souvenirs incendiés, traces de constructions éphémères dévorées de passé où le flamboiement des couleurs culmine dans un clair obscur. Le tout forme une archéologie personnelle où se loge la vie. Sa peinture y est comme sculptée. Entre deux et trois dimensions, une quatrième semble voir le jour. Sur la toile, le graphiste soigneux et méticuleux qu’il est, s’expose, fait place aux accidents, laisse advenir les mélanges hasardeux de matières chiffonnées. Certains non miscibles entre eux ne gardent de leur impossible union qu’une marque en creux, comme une présence absence. Ses marges déchirées hurlent leur vérité. Refusant d’être cantonnés, ses formats s’étirent en long en large en travers comme pour mieux respirer. Au final, les “paysages” que l’on voit sont ceux qui nous regardent. »
laurent sarpedon
« A partir de matière lourde et pesante il crée des entremêlements, des tissages, des « amaillages », des pétrissages aériens et légers tout en maîtrisant la technique du travail en équilibre des forces physiques en présence. Il se bat pour contraindre la matière à se plier à son désir, pour amadouer les contraintes physiques. Très vite il abandonne l’usage d’une seule matière pour se consacrer au mélange de la pierre, du bois, du fer, du bronze comme une expansion de sa pensée, une ouverture d’esprit de plus en plus large. Tirer la matière, donner de la légèreté, mettre la matière en action, sont les maîtres mots de Laurent ; dans ses assemblages, on voit la matérialité physique mais la sensation est de légèreté, de sensualité et de vitalité…Vitale, la sculpture est le reflet de son ambition d’aller toujours plus loin dans la quête de soi, le mélange des différences, l’ouverture d’esprit et le partage. »
LiONEL TRUNTZER
« Menuisier de formation et de métier, j’ai appris à me libérer de la fonction de l’objet pour aller vers la forme et le ressenti. C’est ainsi que j’ai donné corps à des pièces plus sculpturales, que j’ai voulues comme la traduction de mes émotions, tantôt douces et rondes, tantôt brutes et affilées ; témoins de ma vision des choses duales et ambivalentes. »
DAViD VERNEDE
« Ses œuvres singulières dégagent une force extraordinaire et sont constituées d’un mélange d’objets de récupération, mais aussi de sueur et de douleur qu’inflige l’art difficile du métal. Les formes naissent la plupart du temps d’une idée initiale vague, évoluant au fil des matériaux qu’il récolte, pièces automobiles, pistons, chaines… Ses « morceaux » comme il aime les appeler. »