Exposition à venir à partir du 2 juillet 2022 pour une confrontation de techniques entre céramistes et plasticiens de la terre
EXPOSiTiON ALCHiMiE TERRESTRE
« ALCHIMIE TERRESTRE » art de la transmutation de la terre mais titre choisi surtout pour désigner une sorte de fusion harmonieuse entre les 4 artistes de la terre.
Ce terme d’Alchimie permet de résumer plusieurs des particularités des artistes : l’idée d’une quête incessante, sans véritable point d’achèvement et leur capacité exceptionnelle à transfigurer les matériaux. Il renvoie au rapport tout à fait unique de l’artiste avec la matière qu’il transfigure et réinvente sans cesse. Le point commun de l’alchimiste et l’artiste est une forme de quête spirituelle qui passe par la matière. L’alchimiste est celui qui veut arracher les secrets divins.
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LES ARTiSTES iNViTES
Coralie COURBET
Coralie Courbet dans sa pratique de la céramique est sans cesse en recherches passionnées sur les couleurs des émaux et des textures obtenues après cuisson lorsque la chimie conjuguée à l’alchimie, sous la magie et la force du feu, transforment et subliment la matière. Son travail est une exploration systématique de la matière, témoin privilégié de sa nécessité de faire. Chez Coralie, la question de la forme est aussi prépondérante et répond immanquablement à sa volonté d’extraire et de rendre visible l’énergie et la puissance, telle une psychanaliste du feu.
Elle procède comme un scientifique, alternant expériences et intuition. Chaque pièce, chaque forme est le fruit de longues heures de tests en atelier. Elle cherche à faire en sorte que chacun de ces petits mondes puisse ressembler à un écosystème et générer des émotions.
Marielle GRANJARD
Pensionnaire à la villa Medici à Rome en 2001 Marielle Granjard développe une pratique basée sur l’archéologie et le territoire. Il s’agit d’extraire du sol, des matières, et de façonner à chaque fois avec la matière, un contenant. Il ne s’agit pas seulement de terre, mais aussi d’ardoise, de cailloux, de charbon pur, de sable, de provenances variées. Les vasques sont uniques, et souvent associées à des végétaux.
L’alchimie, pour elle c’est de fabriquer des artefacts avec le territoire, avec le paysage : faire émerger de l’ordinaire, de l’extra-ordinaire, et de la terre naturelle de l’extra-terrestre.
L’objet est un paysage reformulé, tout juste transformé. Il en est un extrait en même temps qu’une synthèse, et il propose un rapport au monde créatif.
Elle dessine sur les lieux de prélèvement, des croquis au feutre en noir et blanc ; car les paysages sont les couches au-dessus du sol, qui deviennent la terre et la constituent. Ils sont la terre, avant son état de terre. « avant la terre » la roche et l’humus.
Alexandre Lachaize
Alexandre Lachaize réalise des pièces de faïence représentant essentiellement des personnages, des portraits. Ses céramiques interrogent la représentation humaine sur différents modes : le totem, les formes organiques, la figuration picturale de l’être humain et le jeu des surfaces, qui, par le grain, les accidents et les tatouages rappellent un épiderme.
Ce travail s’enracine dans un jeu de tensions : le sensuel se reflète dans l’agressif, le précieux côtoie le barbare, le kitsch répond à l’épure, le primitif épouse le contemporain.
La peinture doit se chercher dans la sculpture pour que la sculpture se réalise.
Ses peintures sont conçues sous forme de strates multiples, comme une superposition de différents plans et de différents matériaux. Les rubans viennent jouer entre ces plans, créant un espace et une profondeur souple. Les questions de densité, de grouillement, de pesanteur et de mouvement sont au cœur de ces images. Elles confrontent deux manières de peindre : les rubans, nets, précis, laborieux contrastent avec d’autres formes nées de procédés jouant sur l’étalement, la coulure, la pesanteur, la dispersion (…) où le hasard garde une certaine part.
Amanda PETERS
Amanda Peters donne vie à la terre et chaque forme en appellera une autre. « L’art et la manière d’être anglaise”.
L’argile porte en elle la mémoire géologique des strates, des ruissellements et des décantations.
Une « technicienne de la terre »…
Elle est une remarquable technicienne de la terre mais aussi une créatrice d’objets plastiques poétiques, étranges et attirants qui transposent le réel et posent questions. Alliance alchimique de l’imagination et de la rigueur, l’artiste explore avec une force et une précision remarquable les chemins de traverse de l’univers imaginaire qui l’habite.
Elle livre au public une palette d’œuvres étonnantes, chacune de ses créations est une histoire qu’elle vit tout au long de sa création, c’est d’abord modeler la terre brute pour lui donner une forme, vecteur de sens, matière primordiale pour l’artiste.
Elle ne fait jamais de dessin préalable, elle obéit à la loi de la matière. “Le vide, le creux est aussi important que le plein. Du dedans au dehors, elle cherche un chemin, une résonance. De l’organique, du végétal, du minéral, une histoire universelle se forme. Elle aime la lenteur, l’idée de maturation. C’est sans doute une façon de répondre à l’accélération folle du monde. L’inattendu surgit. Sensibilité et pensées dialoguent, il y a toujours un va et vient entre les deux. L’œuvre est le résultat de ce flux d’énergie.