EXPOSiTiON SOURCES, îLE DE MARGUERiTE : CREATiON PAPiER
«Sources, île de Marguerite» est une exposition collective mais surtout une rencontre de deux artistes : Cécile Gambini et Ipiolo. Outre le papier, matériau partagé par ces deux artistes, une figure commune a émergé de leurs bavardages intimes : Sainte Marguerite. « Nous avions chacune une «Sainte Marguerite» dans nos bagages, un lieu magique à raconter. » Passée la surprise de cette heureuse coïncidence, le thème margaritain de cette exposition s’est vite imposé comme une évidence.
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Plus grande île de l’archipel des Lérins, celle qui a servi de prison au «Masque de Fer», en face de la baie de Cannes et du massif de l’Estérel, l’île Sainte-Marguerite a nourri l’imaginaire poétique de Cécile Gambini. Dans un cadre peut-être moins rocambolesque mais non moins pittoresque, Sainte-Marguerite-ès-Allier, fief familial d’Ipiolo, a vu naître, sur un site gallo-romain, une station thermale mise en service par un ancêtre en 1840, au bord de la rivière Allier et à l’ombre de l’Everest des Limagnes, le puy Saint-Romain.
Deux lieux qui croisent la grande et la petite histoire. Deux univers aquatiques qui touchent à l’eau salée et à l’eau douce. Des histoires communes de sources, de pêches, de sirènes, de nymphes, de botanique et d’animaux qui, imperceptiblement, vous font hausser le sourcil, le signe d’un étonnement enchanteur.
LES ARTiSTES iNViTES
iPiOLO
“Bûcheron-ciseleur, personne d’autre qu’Isabelle Pio n’a mieux porté cet oxymore. Voici en substance dans cette exposition son plaisir du découpage… C’est jongler avec le noir – le blanc, le plein – le vide, considérer le papier noir comme de l’encre imprimée, concevoir à l’envers pour un graphisme massif à l’endroit, penser en amont à tous les éléments pour s’interdire au final une matière autre que le papier : la colle. Pratiquer dans la lenteur une gestuelle de la découpe sans repentir, passer de la découpe plane au pliage – volume, s’amuser entre la constance de l’œuvre découpée et la légèreté, apprécier le dessin de la lumière, créatrice de l’ombre”.
Pratiquer dans la lenteur une gestuelle de la découpe sans repentir, passer de la découpe plane au pliage – volume, s’amuser entre la constance de l’œuvre découpée et la légèreté, apprécier le dessin de la lumière, créatrice de l’ombre”. Elle pique, elle frotte, elle écorche, elle arrache, elle plie, elle incise… Rassurez-vous, l’objet de sa furie créative est tout simplement le papier. Plutôt qu’un sculpteur de papier comme l’origamiste, Isabelle Pio (Ipiolo) serait plutôt un lutteur. Considérant le carré de papier comme un ring, elle bouscule, triture et pousse dans les cordes ce support généralement plus habitué à la caresse d’une plume, d’un crayon ou d’un pinceau.
CECiLE GAMBiNi
Voyageuse, elle vit une folle existence qu’elle distille depuis presque vingt ans dans des petits livres qu’elle conçoit de ses mains, à l’enseigne des éditions Pavupapri, boutique éphémère lancée en 2012 à Clermont-Ferrand. Elle est ainsi l’éditeur, le chef de fabrication et l’unique auteur de centaines d’ouvrages tirés à quelques exemplaires. Ses illustrations ont été présentées à l’occasion de nombreuses manifestations telles que la Foire du Livre Jeunesse de Bologne ou le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil.
Ecrire comme dessiner ?
« Pour moi, dessiner est une écriture, une manière de communiquer le monde, de rencontrer les autres. Et inversement écrire est dessiner. C’est pour cette raison que j’utilise de vielles typo (très belles !), tampons, vieilles machines à écrire… Elles produisent du texte beau comme du dessin. »
Liberté ?
« Le papier est finalement une invitation pour moi à se redessiner un monde qui nous convient, en toute liberté. Une scène de théâtre où l’on déciderait de tout. La possibilité de tous les récits, tous les voyages. Le tout avec un matériau doux et discret, idéal pour la poésie. L’insurrection silencieuse ! »
