EXPOSiTiON PARALLELE : CONFRONTATiON DE MATiERES
L’exposition Parallèle propose un parcours à la découverte de quatre univers artistiques singuliers, issus de notre région Auvergne. D’un premier abord assez éclectique, cette sélection témoigne d’une richesse et d’une vivacité de création commune. Un regard attentif permet de déceler les points communs les reliant, d’inspiration réelle ou fictionnelle, portant sur un certain état du monde.
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Teaser de l’exposition par Le Cliché Auvergnat … et un autre
L’exposition retrouve ce lien intime à la matière primordiale, aux formes en gestation : les veines et les nodosités du bois, la fragilité du papier, de la céramique, la finesse du textile, la souplesse des fibres végétales. Inductives, les matières sont riches d’une dynamique, que la main doit capter en retour.
Du dialogue avec la matière nait le geste de l’homme. L’authenticité de la création plastique passe par ce rapport instinctif avec la matière. Cette approche souligne la richesse plastique et la force intérieure d’une création attachée à préserver la nécessité vitale du lien de l’homme à la nature.
LES ARTiSTES
MARRiT VEENSTRA
Marrit Veenstra, brodeuse et graphiste d’origine Néerlandaise, est installée au cœur du Livradois-Forez en Auvergne. Sur les traces d’une autre époque, elle assemble, fait de la teinture et de la broderie. Elle utilise des tissus et d’autres matières qui ont vécu, des matières qui nous racontent une histoire, notre histoire. Elle peint et transforme le lin ou la fausse fourrure en territoire, sous forme de tableau ou de sculpture suspendue ou posée au sol.
Toujours dans cette démarche de recyclage, elle associe les tissus anciens et parfois usés, aux fils dorés, aux perles anciennes en verre et aux tiges en métal rouillé, explore le noir et le blanc, la poésie, des lignes et des points, des hachures et des lettres, une harmonie aux limites nettes, une composition en équilibre, ou non…
«Je suis toujours à la recherche d’une simplicité poétique, discrète et pure.»
ROGER BENOiT
Roger Benoît est un autodidacte depuis une vingtaine d’années. Au début figuratif, il faisait du modelage, des nus et des portraits. Selon lui, il perçoit ensuite que la matière a des choses à dire, à exprimer. Elle donne de l’émotion tandis qu’il la façonne, puis à ceux qui essaieront de décrypter son œuvre, il dit ne pas sculpter le bois mais l’écouter. De cette alchimie surgit la lumière… noire, comme la couleur largement dominante de ses œuvres.
Il s’inspire de la nature, cherche à la sublimer en créant des formes de grande dimension inspirées des éléments naturels, dévoilant ainsi sa beauté et la complexité des formes. Son travail est basé sur une technique de taille, d’assemblage et de tressage.
«Je me positionne comme artiste pour la nature. Le bois est une matière évidente pour la réalisation de mes ouvrages car c’est une matière vivante. L’arbre, symbole de régénérescence, est une figure centrale de notre environnement. C’est un élément actif indispensable à la survie de notre espèce.»
THOMAS LOUiNEAU
Thomas Louineau, installé dans le Cantal, est osiériculteur, vannier et créateur. Il a su faire de sa passion son métier. Cet artisan d’art transforme son propre osier issu de son oseraie mais il utilise aussi des fibres sauvages. Il réalise des créations artistiques : animaux géants, comme des oiseaux féériques, sculptures végétales…
« La nature est au cœur de mon travail. Dans une société où l’humanité se dirige de plus en plus vers un monde artificiel, j’ai toujours ressenti le besoin d’essayer d’encrer mon travail à la terre afin de relier l’homme à celle-ci. Aussi, utiliser les sculptures des éléments (bois flottés,,,) et les transformer pour leur redonner un autre sens ou au contraire faire ressortir leurs traits propres est un travail qui me lie directement au vivant, ainsi que le fait de cultiver mon osier ou de cueillir différentes matières dans la nature ».
YDAL RAiVAC
Ydal Raivac, cette plasticienne propose un bestiaire scénographique, une déambulation à travers des installations recréant une scène bucolique mais aussi graphique de la biodiversité. Une reconstitution éphémère teintée d’humour noir d’une part de nature à travers sa faune.
Artiste polymorphe, elle passe d’un outil à l’autre, change régulièrement de style ou de médium et s’exprime sans réel désir de révolution esthétique. Elle s’essaie à la peinture, modelage, photographie, photomontage, vidéo et installation, recyclant références artistiques prestigieuses et culture mass media.
« La diversité des moyens d’expression sert une même thématique, souvent funèbre. L’œuvre balance toujours entre récit personnel et mémoire collective, entre humour et drame. Elle se veut délibérée mais reste cependant instinctive, elle propose une approche suffisamment forte pour porter témoignage des aspects « capsulaires » de notre société ».
